W0rldtr33 - Tynion - Blanco - Bellaire

Imaginez que la fin du monde ait été évitée de justesse il y a vingt ans. Imaginez que ça recommence aujourd'hui (oui, aujourd'hui, en 2024) . Imaginez que, cette deuxième fois et en dépit de leurs efforts, les sauveurs ne puissent rien sauver. Imaginez que, 25 ans plus tard, le combat dure toujours, mené par quelques rares survivants en lutte pour éviter l'extinction totale. Tout ça ne serait guère plaisant. C'est pourtant précisément le point de W0rldtr33 . W0rldtr33 est une série de comics de personne d'autre que James Tynion IV qui devient vraiment mon auteur préféré . Imaginez un Stranger Things dans lequel le « Monde à l'envers » pousserait bien plus que dans la série de Netflix. Imaginez que ce « Monde à l'envers » ait été nommé Undernet par celui qui l'a découvert (ou involontairement appelé en creusant de plus en plus profondément dans le darknet) . Imaginez que cet Undernet soit un point de contact avec une autre dimension et une entité canni

Oui mais non


Dans le petit livre numérique intitulé "Truc" par les éditions ActuSF, il y a deux novellas d’Anne Duguël (on peut dire aussi roman court, ou roman français de blanche ce qui, en taille, revient au même). Mieux eût valu qu’il n’y en eût qu’un.

"Truc" est un texte drôle, enlevé, dans lequel Gudule fait montre de son talent bien connu pour la causticité et l’outrance sous contrôle. Comme dans nombre de ses autres œuvres, elle y met en scène une enfance à la fois martyre et bourreau, elle n’hésite pas s'autoriser ce que peu osent : pointer l’atrocité que peuvent engendrer des liens familiaux corrompus par tout l’affect et toute la névrose enkystée du monde. Elle montre des enfants victimes (faisant saigner les yeux de bien des « mamans » par ce simple fait) et aussi des enfants bourreaux, d’autant plus monstrueux qu’ils font le mal avec une sorte d’ingénuité.
Dardant quelques vérités bien senties sur le fonctionnement de la société du spectacle, sur une pédophilie devenue en peu d’année l’alpha et l’oméga du crime (une sorte d’équivalent contemporain de la sorcellerie médiévale), et sur le besoin de croquemitaines qu’a toute société, Gudule fait montre d’une belle gouaille et d’une ironie complètement déjantée, tout en réussissant l’exploit de ne jamais tomber dans une grosse rigolade pour laquelle on sait que j’ai peu de goût.
Un texte sans surprise, mais drôle, malin, et très agréable à lire.

Dans "Les chiens ne nous méritent pas", la funambule Gudule glisse et tombe d’un fil trop chargé de rires gras. Evoquant la solitude d’une veille femme dans l’une de ces institutions où on enferme les vieux (pour leur bien évidemment) ainsi que la maltraitance à enfant (les deux extrémités de la vie), elle le fait sous forme d’une pochade énorme qui n’aurait pu m’amuser qu’après une ingestion massive de champignons hallucinogènes. De fait j’ai halluciné, mais sans champignon ; la novella m’a suffit. Elle m’a remis en mémoire l’inénarrable chanson « Mon vieux Pataud ».

Truc, Anne Duguël 

Cette nouvelle participe au Challenge JLNN

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