Chasseurs de sève - Ristorcelli - Genefort - Sauvetre

Juste quelques mots pour dire qu'est sortie l'adaptation BD du roman Chasseurs de sève de Laurent Genefort. Publié pour le première fois en 1994 au Fleuve, puis ressorti - dans une version revue et corrigée - en 2019 chez Citric, ce court texte se situe dans l'univers des Portes de Vangk (même si ici des portes on n'aura ni vue ni connaissance) . L'Arche est un arbre-monde. Dans ses branches et frondaisons vivent des humains divisés en tribus nommées famil , ainsi que des quasi-humains, les Antropes. Tout ce monde a un niveau technologique faible, proche de celui des sociétés lignagères terrestres. Piérig est le sourcier du famil des Arpenteurs de gouffre. Il est de ces rares élus capables de comprendre la sève qui irrigue l'arbre et d'en utiliser les vertus. Alors qu'il rentre d'une expédition d'étude qui lui a permis de vérifier que l'arbre (le seul habitat des humains) était malade, il tombe sur une scène de cauchemar. Son clan est atta

Oui mais non


Dans le petit livre numérique intitulé "Truc" par les éditions ActuSF, il y a deux novellas d’Anne Duguël (on peut dire aussi roman court, ou roman français de blanche ce qui, en taille, revient au même). Mieux eût valu qu’il n’y en eût qu’un.

"Truc" est un texte drôle, enlevé, dans lequel Gudule fait montre de son talent bien connu pour la causticité et l’outrance sous contrôle. Comme dans nombre de ses autres œuvres, elle y met en scène une enfance à la fois martyre et bourreau, elle n’hésite pas s'autoriser ce que peu osent : pointer l’atrocité que peuvent engendrer des liens familiaux corrompus par tout l’affect et toute la névrose enkystée du monde. Elle montre des enfants victimes (faisant saigner les yeux de bien des « mamans » par ce simple fait) et aussi des enfants bourreaux, d’autant plus monstrueux qu’ils font le mal avec une sorte d’ingénuité.
Dardant quelques vérités bien senties sur le fonctionnement de la société du spectacle, sur une pédophilie devenue en peu d’année l’alpha et l’oméga du crime (une sorte d’équivalent contemporain de la sorcellerie médiévale), et sur le besoin de croquemitaines qu’a toute société, Gudule fait montre d’une belle gouaille et d’une ironie complètement déjantée, tout en réussissant l’exploit de ne jamais tomber dans une grosse rigolade pour laquelle on sait que j’ai peu de goût.
Un texte sans surprise, mais drôle, malin, et très agréable à lire.

Dans "Les chiens ne nous méritent pas", la funambule Gudule glisse et tombe d’un fil trop chargé de rires gras. Evoquant la solitude d’une veille femme dans l’une de ces institutions où on enferme les vieux (pour leur bien évidemment) ainsi que la maltraitance à enfant (les deux extrémités de la vie), elle le fait sous forme d’une pochade énorme qui n’aurait pu m’amuser qu’après une ingestion massive de champignons hallucinogènes. De fait j’ai halluciné, mais sans champignon ; la novella m’a suffit. Elle m’a remis en mémoire l’inénarrable chanson « Mon vieux Pataud ».

Truc, Anne Duguël 

Cette nouvelle participe au Challenge JLNN

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