La Cité des Lames - Robert Jackson Bennett

Sortie du tome 2 de la trilogie des Cités de Robert Jackson Bennett. Après le très plaisant Cité des Marches , voici qu’arrive La Cité des Lames . Tu sais, lecteur, que je n’aime guère chroniquer des tomes n car la description du monde a déjà été faite par mes soins dans la chronique du premier volume. Je vais donc faire ici une sorte d’inventaire de ce qui est proche et de ce qui diffère, en pointant le fait que, de même que le  premier volume pouvait se lire seul, celui-ci le peut aussi, les événements du premier formant un background qui est correctement expliqué dans le deuxième, y compris pour d’éventuels lecteurs qui auraient commencé par celui-ci. J’espère que c’est assez clair;) Voilà, lecteur, tu sais tout, suis le guide ! La Cité des Lames se passe quelques années après les événements narrés dans son prédécesseur. Le pouvoir à Saypur a pris un virage à l'opposé de la politique colonialiste revancharde qui était la sienne depuis le Cillement qui a mis fin au Divin. Shara,

The Weird anthology (note 9)


Acheté il y a peu la colossale anthologie "The Weird", dirigée par les Vandermeer (on peut trouver pire comme anthologistes). 1152 pages, 110 nouvelles et autant d’auteurs, un siècle d’envergure, 1,4 kilo (on comprend mieux l’exquis dessin de Karl Lagerfeld ci-dessous). Et, last but not least, British Fantasy Award 2012 de la meilleure anthologie.

Deux belles introductions de Moorcok et de Jeff Vandermeeer définissant le Weird, comme (je résume de nombreuses page en deux mots, c’est donc réducteur) du « fantastique étrange ».

Quelques noms d’invités : Kafka, Lovecraft, Gibson, Miéville, Borges, Walpole, Leiber, Link, Tuttle, Gaiman, etc… (il y en a 100 de plus dans l'ouvrage).

Je la lirai au fil de l’eau, une ou deux nouvelles entre chaque gros livre, comme on mange du gingembre entre deux sushis différents. Et parfois, j’en dirai un (bref) mot ici, car on peut se procurer certains de ces textes, même sans acheter l’anthologie.


Family, de la grande auteur américaine d'horreur Joyce Carol Oates, est un texte inquiétant qui décrit une situation objectivement fantastique comme « naturelle » ; de fait, personne dans la « famille » ne semble s’émouvoir du caractère étrange de sa vie et de son environnement. Mais n’est ce pas le cas de toutes les familles, chacune certaine de sa normalité et de celle de sa vie ?

Dans un texte au glissement vers le Weird superbement maîtrisé, Oates utilise les souvenirs de son enfance dans une famille rurale pauvre, et donne de ce monde isolé et en rémission de crise économique une vision qui se déforme progressivement comme à travers un verre de lampe jusqu’à devenir un huis clos monstrueux, dans une ferme en déliquescence habitée par une famille entre "Eraserhead" et les rednecks tarés de "Massacre à la tronçonneuse". Rien de spectaculaire. Mais beaucoup de dérangeant. C’était le but. Il est atteint.

Family, Joyce Carol Oates

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