La grande muraille de Mars - Alastair Reynolds

La grande Muraille de Mars est la version française du méga recueil d’Alastair Reynolds intitulé en VO  Beyond the Aquila Rift . Dans des traductions de Pierre-Paul Durastanti, Laurent Queyssi et Florence Dolisi, ce sont pas moins de 16 textes (2 de moins que dans la VO) qui s’étalent sur 640 pages. Au fil de ces milliers de signes c’est l’avenir imaginé par Alastair Reynolds qui se dévoile aux yeux ébahis du lecteur amoureux de SF. Car c’est bien de SF qu’il s’agit ici. Toujours. Même quand ça peut ressembler à autre chose. Certains de ces textes appartiennent au Cycle des Inhibiteurs , ce cycle bien connu de notre club qui raconte l’histoire future d’une humanité spatiopérégrine et divergente dont les différentes branches, souvent en conflit armé, se distinguent par leur degré de fusion avec les machines. C’est le cas notamment des deux premiers, La grande muraille de Mars et Zéphyr qui racontent, de transhumanisme en tentative de génocide, les débuts de la divergence et les ...

The Weird anthology (note 9)


Acheté il y a peu la colossale anthologie "The Weird", dirigée par les Vandermeer (on peut trouver pire comme anthologistes). 1152 pages, 110 nouvelles et autant d’auteurs, un siècle d’envergure, 1,4 kilo (on comprend mieux l’exquis dessin de Karl Lagerfeld ci-dessous). Et, last but not least, British Fantasy Award 2012 de la meilleure anthologie.

Deux belles introductions de Moorcok et de Jeff Vandermeeer définissant le Weird, comme (je résume de nombreuses page en deux mots, c’est donc réducteur) du « fantastique étrange ».

Quelques noms d’invités : Kafka, Lovecraft, Gibson, Miéville, Borges, Walpole, Leiber, Link, Tuttle, Gaiman, etc… (il y en a 100 de plus dans l'ouvrage).

Je la lirai au fil de l’eau, une ou deux nouvelles entre chaque gros livre, comme on mange du gingembre entre deux sushis différents. Et parfois, j’en dirai un (bref) mot ici, car on peut se procurer certains de ces textes, même sans acheter l’anthologie.


Family, de la grande auteur américaine d'horreur Joyce Carol Oates, est un texte inquiétant qui décrit une situation objectivement fantastique comme « naturelle » ; de fait, personne dans la « famille » ne semble s’émouvoir du caractère étrange de sa vie et de son environnement. Mais n’est ce pas le cas de toutes les familles, chacune certaine de sa normalité et de celle de sa vie ?

Dans un texte au glissement vers le Weird superbement maîtrisé, Oates utilise les souvenirs de son enfance dans une famille rurale pauvre, et donne de ce monde isolé et en rémission de crise économique une vision qui se déforme progressivement comme à travers un verre de lampe jusqu’à devenir un huis clos monstrueux, dans une ferme en déliquescence habitée par une famille entre "Eraserhead" et les rednecks tarés de "Massacre à la tronçonneuse". Rien de spectaculaire. Mais beaucoup de dérangeant. C’était le but. Il est atteint.

Family, Joyce Carol Oates

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