Les Nominés du Prix Planète-SF 2025

Le scrutin pour désigner la short list du Prix Planète SF 2025 est maintenant clos. Les forumeuses et forumeurs ont voté et choisi : Requiem pour les fantômes de Katherine Arden traduit par Jacques Collin (Denoël Lunes d’Encre) Les membres du jury ont voté et choisi : La Cité des lames de Robert Jackson Bennett traduit par Laurent Philibert-Caillat (Albin Michel Imaginaire) Une Valse pour les grotesques de Guillaume Chamanadjian (Aux Forges de Vulcain) Les Champs de la Lune de Catherine Dufour (Robert Laffont Ailleurs & Demain) Autrement dit, A B C D. L’univers est bien organisé. Le jury dispose maintenant de tout l’été pour faire les rattrapages de lecture nécessaires avant une délibération à la rentrée pour décider lequel de ces quatre romans deviendra le Prix Planète-SF 2025.

No one is innocent


No one is innocent. Pourquoi ce titre ? Qu'on s'en souvienne ou pas, c'est celui d'une chanson enregistrée par Ronnie Biggs, le cerveau de l'attaque du train Glasgow-Londres, avec les Sex Pistols. Et c'est bien d'un train attaqué dont je vais parler maintenant.

"Gold Rush" est le dernier volet sorti de la serie "Le casse", dont j'avais apprécié le premier volume, pas les autres. Il est le meilleur, et de loin.
L'attaque du train d'or est un classique du western. Il est superbement réalisé ici. Dans une ville frontière du Yukon, privative et sans loi (il y a même une guillotine active sur la place centrale), pendant la ruée vers l'or, un groupe de desperados se constitue pour voler la plus grosse pépite du monde. Le casse est organisé, préparé, puis exécuté par cette bande de vrais pros. Rien ne tournera comme prévu ; le métier de bandit est décidément difficile et décevant. Qu'on se rassure, la dernière page est un hommage bien vu à ces hors la loi insouciants qui peuplaient les western spaghettis. The show will go on.
On trouve dans "Gold Rush" tout ce qui fait les bons westerns. Il y a des bandits, un métis, un vrai salop, une vengeance, une fille belle et vénale, un chasseur de prime (courtesy of Pinkerton), un shérif pourri, une épouse indienne, de l'or, un train à vapeur. Le scénario est finement tissé, et la narration rythmée et nerveuse, ce qui fait que même la phase de recrutement de l'équipe est agréable. Les personnages sont riches (pour une BD de 64 pages) et pas monolithiques. L'ensemble forme un vrai beau récit d'aventure.
Mais c'est surtout graphiquement que "Gold Rush" est une réussite. Ce mot, souvent galvaudé prend tout son sens ici. Les personnages ont de vrais gueules (on les croirait sortis d'un film de Sergio Léone), les décors sont réalistes et travaillés, les couleurs (souvent traitées en lavis) sont belles, lumineuses, adaptées. Même les traitements informatiques ne font pas tache et ajoutent à la qualité des images (je pense à la neige tombant ou au brouillard dans la forêt par exemple) ; graphiste et coloriste apportent ici la preuve qu'on peut vraiment utiliser Photoshop ou Illustrator comme des outils de dessin et pas comme des gadgets. "Gold Rush" est sans conteste l'un des (le ?) plus beaux albums que j'ai lu cette année.
Si vous avez aimé Deadwood, vous ne pouvez pas passer à côté de "Gold Rush". C'est la même ambiance ; vous y croiserez même le double d'Al Swearengen.

L'avis d'Efelle

That's enough now, I'm tired of singing !

Le dernier mot à Ronnie Biggs et aux Sex Pistols, No one is innocent




Le casse t5, Gold Rush, Blengino, Sarchione, Pieri

Commentaires

Efelle a dit…
Ce tome a attiré mon attention mais méfiant je n'avais pas franchi le pas.
Tu as mis à mal mes préventions...
Gromovar a dit…
Si dans "bande dessinée" c'est dessinée qui t'intéresse, tente le coup.
Efelle a dit…
Allez hop, je tente.
Ceci dit le délai est du à sa disparition des rayons de la librairie spécialisée que je fréquente. Mine de rien le taux de rotation des étalages est ultra rapide.
Gromovar a dit…
J'espère que tu aimeras.
Efelle a dit…
J'ai aimé, beaucoup, un très bon moment.
http://efelle.canalblog.com/archives/2011/07/06/21557034.html