La Fille qui sauva Hiroshima - Stéphane Desienne

9 août 1945. Comme chacun le sait, c'est la date du premier (et unique) bombardement atomique de l'histoire du monde. Sur Nagasaki . Quatre mois après la cataclysmique Bataille d'Okinawa  qui tua environ 100000 Japonais combattants et sans doute autant de civils. La bombe atomique au plutonium, surnommée Fat Man , fut lâchée sur la ville à partir du bombardier B-29 Bockscar piloté par le major Sweeney . Ce dernier avait choisi Nagasaki, une cible secondaire, à la place de Kokura, sa destination initiale. La bombe fit au moins 40000 victimes civiles. Huit jours plus tard le Japon capitulait. La Fille qui sauva Hiroshima est un petit roman de Stéphane Desienne. Le dernier en date. C'est une uchronie dans laquelle – tu l'auras noté, lecteur – le bombardement d'Hiroshima, historiquement le premier, fut un échec dont le monde n'eut jamais connaissance. Un échec sur lequel enquête, quinze ans plus tard et à la demande du Président des Etats-Unis, un historien a...

R. I. P. Kitty Genovese


Voici un livre que j'aurais aimé adorer et recommander sans réserve.
Le meurtre, devant 38 témoins passifs, de Kitty Genovese le 13 mars 1964 à New-York causa un choc énorme dans l'opinion américaine. Devenant à son corps défendant (et rarement expression aura été aussi appropriée) une icône de la pop culture US, Kitty Genovese entrait dans l'Histoire.
Son martyre donna lieu a des études en psychologie sociale et à la mise en évidence du principe de dilution des responsabilités et du bystander effect. Il entraina la création du fameux 911. Il inspira de nombreux écrivains et musiciens. Il fut à l'origine de la vocation de Rorschach, le justicier impitoyable des Watchmen.
Didier Decoin évoque aujourd'hui sa mémoire, 45 ans après sa mort tragique. Et son roman ne me convainc pas entièrement car il n'apporte guère plus que ce qu'aurait apporté un essai plus court ou un long article. Il y manque un peu de la théorie élaborée depuis, et l'intervention d'un narrateur, voisin absent le soir du meurtre, n'apporte à mon sens pas grand chose au récit. Ce livre m'a ému par moments mais je n'y ai rien appris que je ne savais déjà. Dommage, j'espérais être éclairé par Didier Decoin.
Néanmoins, l'écriture de ce roman peut aussi se comprendre comme l'érection d'une stèle à la mémoire de la jeune femme. En ce cas il s'agit une oeuvre respectable ; et elle a atteint son bût, car sans ce livre jamais je n'aurais évoqué ici le destin malheureux de Kitty Genovese.
Est-ce ainsi que les femmes meurent ? Didier Decoin

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