Mon cœur est une tronçonneuse - Stephen Graham Jones

Jade Daniels est en dernière année de lycée dans la petite ville de Proofrock, Idaho. Demi-indienne par son père (tendance Blackfeet) , mal dans sa peau, JD, qui vit avec ce paternel indien alcoolo qu’elle déteste, est une espèce de punkette locale que tout le monde connaît, et pas en bien. Seul plaisir d’une vie très solitaire, JD adore les films de slashers , qu’elle regarde passionnément et dont elle a une connaissance encyclopédique. Et voilà qu’elle pense repérer des signes identifiant les débuts d’activité d’un de ces tueurs solitaires dans sa ville même. Entre cinéma et réalité, JD va tenter de négocier au mieux cette menace existentielle. Mon cœur est une tronçonneuse est un roman de Stephen Graham Jones. C’est un hommage à un genre cinématographique qu’il adore et auquel il a déjà donné un excellent roman : Un bon indien est un indien mort . Qu’en est-il ici ? Cette chronique de Mon cœur est une tronçonneuse est garantie sans spoiler ni sur le qui, ni sur le pourquoi, ni sur

Tous pourris


Après "Le ghetto français", encore un excellent petit ouvrage, publié cette fois par les Editions de la rue d'Ulm, "La société de défiance".
Les deux auteurs de cet opuscule partent d'un constat que chacun peut faire quotidiennement : défiance et incivisme sont deux traits très répandus dans la société française.
Après avoir vérifié ce fait de la manière la plus rigoureuse possible, ils montrent que ces traits sont d'apparition récente. Loin de faire partie d'un "éternel français", ils apparaissent de manière significative après la Seconde Guerre Mondiale, avec la mise en place du système social français.
Reprenant les analyses d'Esping-Andersen sur les natures de l'Etat-Providence, ils montrent que le système français, parce qu'il s'appuie sur une segmentation statutaire de la société et sur des prestations sous conditions de ressources, encourage le corporatisme et, par voie de conséquence, des interventions étatiques aussi opaques que différenciées (la perception qu'ont, en France, les classes moyennes de l'action de l'Etat-Providence est symptomatique de ce fait).
Ils montrent enfin, et c'est assez novateur, que cet état de choses pourrait avoir pour conséquence un niveau de chômage plus élevé que nécessaire et un PIB par tête inférieur à ce qui serait possible.
Plaidoyer social-démocrate, ce livre propose un programme politique qui commence par la réforme de l'Etat-Providence afin de l'orienter vers un modèle universaliste à la scandinave (tu vois Ségo, je suis fair-play).
Cet excellent petit ouvrage n'a que deux défauts qu'il est facile de négliger : d'une part la méthodologie utilisée par mesurer les écarts de défiance et de civisme entre pays est complexe (mais indispensable pour éliminer ce qui relève de la conjoncture), d'autre part il est régulièrement fait référence à des working papers qui précisent ou approfondissent les questions traitées, ce qui peut laisser un sentiment d'inachevé. Néanmoins, le point est intéressant, et il serait dommage de se priver de la lecture de ce petit livre à 5 €.
La société de défiance, Yann Algan et Pierre Cahuc

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