Harmattan Season - Tochi Onyebuchi

Afrique, lieu indéterminé (ayant connu la colonisation française) , date indéterminée (sans doute vers le début du XXe siècle) . L'harmattan est un vent (de sable) qui souffle principalement à certaines saisons. Les saisons d'harmattan, propices aux tempêtes de sable, sont (le jour) très chaudes et sèches, provoquant troubles physiques et psychiques chez ceux qui le ressentent. Dans Harmattan Season , un personnage compare la présence française à un harmattan qui ne connaitrait pas de fin. Boubacar est un enquêteur privé. Il gagne d'habitude sa vie en retrouvant ceux qui ont disparu, par choix ou contre leur gré. Il le fait en naviguant entre les deux communautés du pays où il vit : les dugu (qui sont les autochtones) et les diéman (les blancs) . Mais depuis plusieurs mois les affaires vont mal, les dettes s'accumulent, et il est vraiment dans la dèche. Voilà qu'un soir une jeune femme visiblement blessée frappe frénétiquement à sa porte et entre dans son bureau...

Thomas Day at the end of time




Un recueil de nouvelles de Thomas Day qui fait immanquablement penser à Moorcock. 6 nouvelles, dont 3 excellentes. Je vais parler seulement des 3 excellentes parce que je suis feignant.
"Une forêt de cendres" est sans doute la plus caractéristique du style en général associé à Thomas Day. Violente, noire, cynique, elle se situe dans un monde qui est en passe d'être détruit par le Chaos et se donne pour héros un noble sanguinaire et fou. On peut penser à l'univers d'Hawkmoon. En tout cas, c'est à ça que j'ai pensé.
"La notion de génocide nécessaire" est sans conteste la meilleure. Thomas Day y fait montre d'un grand humanisme, et il y décrit à merveille l'engourdissement de la sensibilité causé par l'excès d'information ainsi que le cynisme criminel des occidentaux qui poussent la notion de raison d'Etat jusqu'à la justification du génocide, pourvu qu'il soit un genocide sans haine. Cette question du rôle de l'information et de la responsabilité des relais est aussi centrale dans la nouvelle "L'erreur", sorte de Pulp Fiction littéraire à la fin un peu trop elliptique à mon goût. L'idée était aussi présente dans "Génération X" de Douglas Copeland. Que du bon donc.
"Le démon aux yeux de lumière" est une sorte de créature hybride entre Elric de Melniboné et un démon du jeu "In nomine satanis" (c'est à dire très puéril et très peu hiératique). Responsable de la destruction du monde, il va le régénérer et commencer un nouveau cycle. Elric meurt, lui deviendra mortel. Parenté évidente. Cette nouvelle est peu sérieuse mais elle est vraiment drôle pour peu qu'on la lise au second degré (et qu'on ait de l'humour si on est une femme, quoique elle finira par arriver à ses fins), elle termine en tout cas bien le recueil sur une note légère et optimiste.
Last but not least. La bande-son est excellente tout au long du recueil.
Sympathies for the devil Redux, Thomas Day

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