Gotham Central t3 - Brubaker - Rucka et al.

Juste un mot pour dire que vient de sortir le tome 3 de la série Gotham Central chez Urban Nomad. Je ne reviens pas sur les caractéristiques et qualités de la série. On les trouvera dans  ma chronique des deux premiers volumes . Elles sont  toujours aussi présentes dans ce troisième et avant-dernier tome. Je viens juste t’allécher, lecteur, avec le sommaire de cet opus. On commence avec Corrigan , une histoire assez courte dans laquelle l’inspectrice Montoya se salit les mains pour impliquer un agent ripou de l’identité judiciaire qui a mis en difficulté son équipier, Crispus Allen, en soustrayant une preuve capitale après une fusillade. Côté famille en revanche, depuis son outing, rien ne s’est arrangé. Quand on a des parents latinos très religieux, ça ne passe pas. Suit Extinction des feux , dans lequel la police de Gotham, représentée ici par le commissaire Akins, rompt définitivement et de manière très visuelle le lien ténu qui la liait à Batman. Une décision qui ne fait ...

"Mad Max avec des ramures"


Sweet Tooth est une mini série terminée dont "Out of the deep woods" est le premier tome.

Gus, jeune garçon affublé de bois de cerfs (un daguet humain donc), vit seul dans une forêt avec son père. Celui-ci lui a appris à lire, un peu de religion vulgaire, ainsi que de nombreuses compétences de survie. Il l’a aussi élevé dans la peur panique du monde extérieur –plein de feu et de démons - dans lequel Gus ne doit jamais s’aventurer quoi qu’il arrive. L’enfer est à l’extérieur du havre de la forêt. C’est une certitude pour l’enfant.

Seul avec son père, Gus ne connaît aucun autre être humain. Sa mère est morte il y a longtemps. Il l’a presque oublié, il était trop jeune. Elle a succombé, comme la plus grande part de l’humanité, à une maladie mystérieuse et foudroyante dont il semble que son père souffre quand l’histoire débute. Après l’issue fatale, le jeune hybride se retrouve seul pour la première fois de sa vie. Sauvé de l’incursion de deux chasseurs aux intentions clairement malveillantes par Jeppard, un troisième larron de passage, visiblement dangereux et profondément taciturne, Gus décide, contre son instinct et l’enseignement paternel, de quitter la protection des bois et de l’accompagner vers ce que Jeppard nomme le Réserve, un lieu où les hybrides comme lui, tous nés après l’apparition de la maladie, seraient en sécurité. Remember Logan’s run ?

Post-apocalyptique, Sweet Tooth balade son lecteur dans une Amérique rurale dévastée par une pandémie. A la suite de Gus, il rencontre quelques-uns des spécimens les moins reluisants de l’humanité, rendus à leur sauvagerie par les nécessités de la survie et la disparition de tout contrôle social. Il y a dans Sweet Tooth un faux air de Walking Dead sans les zombies, ou de comics de Garth Ennis (Crossed notamment) sans le sexe implicite et parfois stérile omniprésent chez cet auteur.

C’est violent, dur, rude. Jeppard, homme de peu de mots, guide Gus, chassé de son « Jardin d’Eden », au travers de l’enfer terrestre vers une issue qu’on espère favorable sans oser y croire. On retrouve le couple de La route. Duo tragique.

L’histoire, tant le passé à découvrir que l’avenir à construire, est intrigante. Les deux personnages sont intéressants. Jeppard est complexe en brute dotée d’un sens de l’honneur très personnel mais pas inexistant. Gus est touchant de naïveté, de vulnérabilité, et de gentillesse. Son élocution dans un anglais très imparfait et son ignorance complète du monde qu’il traverse suscitent vite l’affection du lecteur qui se prend à rêver, contre toute logique, que les choses tourneront bien pour l'enfant perdu.

Pour savoir ce qu’il adviendra de Gus et comprendre les causes de la pandémie et les origines des enfants hybrides, il faudra lire la suite. Et, même si ce ne sera sûrement pas pour le dessin, assez laid en dépit d’un vrai sens de la dynamique, c’est au programme.

Sweet Tooth t1, Out of the deep woods, Lemire, Villarrubia

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