La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Archéopolitique islandaise


Suite de la saga "Northlanders" avec ce second volume intitulé "Le livre islandais". Rappelons qu’Urban Comics a décidé de publier en France la série en regroupant les épisodes par zone géographique.
Une présentation détaillée de la série a été faite ici.

Ce tome 2 est plus court que le premier (312 pages seulement). Il est aussi moins intense. Dommage.

Quatre récits dans le volume :

Sur aucune carte, en 760, imagine une première visite, avortée, des vikings en Islande. Dispensable.

Sven l’immortel, suite du Sven le revenant du premier tome, est l’occasion de rencontrer un Sven vieilli, espérant la paix et le calme pour ses dernières années et les premières de ses enfants. L’attaque d’un groupe de jeunes hommes ambitieux oblige le vieux héros à reprendre les armes pour défendre, dans le sang, sa tranquillité et l’avenir des siens.

La jeune fille dans la glace nous montre encore un vieux viking. Découvrant un mystérieux cadavre, il décide de le « protéger ». En des temps troublés par les guerres entre clans, il finira par le payer très cher.

Enfin arrive la vraie saga de l’ouvrage, La trilogie islandaise.
Passionnant récit dans lequel le lecteur voit se construire une dynastie régnante ; on s’y rappelle que le premier roi fut un guerrier heureux. De 871 à 1260, on assiste à l’ascension des Hauksson et à celle, parallèle, de leurs ennemis héréditaires, les Belgarsson. A travers les aventures de plusieurs membres successifs de la famille Hauksson dont il contemple grandeur et décadence, le lecteur entre dans la réalité de la politique viking entre guerres de conquête, raids, et commerce. On y voit fonctionner l’althing, l’assemblée des clans où sont prises démocratiquement les décisions pour la grande communauté. On y voit les pressions norvégiennes pour mettre l’Islande en coupe réglée. On y voit aussi, encore, l’avancée inexorable du christianisme, gagnant le peuple sans oublier de forcer les puissants à la conversion. Si les missionnaires chrétiens n’apportent jamais avec eux la paix qu’ils prêchent, ils procèdent à une mise en coupe réglée des régions qu’ils investissent, jouant autant sur les alliances guerrières que sur le développement du commerce entre territoires chrétiens. Le résultat est inévitablement l’ethnocide et la soumission plus ou moins complète à la politique des prélats.
Après la fin du récit, en 1262, le Vieux Pacte est signé. L’Islande indépendante s’unit, à son corps défendant, au Royaume de Norvège et à lui prête allégeance. Elle ne recouvrera son indépendance qu’au XXème siècle.

Northlanders t2, Le livre islandais, Wood et al.

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