La Nuit ravagée - Jean-Baptiste Del Amo

Milieu des années 90, Saint-Auch (une petite ville résidentielle non loin de Toulouse) , entre les lotissements des Acacias et des Genêts. Alex, Max, Mehdi et Tom sont quatre copains d'enfance auxquels vient de s'adjoindre Léna, qui arrive de Montauban. Les cinq vivent la vie des lycéens de l'époque, et même si Léna, nouvelle venue, est à la fois plus proche de Mehdi que des trois autres et de surcroît une fille, la bande s'entend bien et partage à peu près tout. Ils traînent leurs espérances – qui à défaut d'être grandes ont au moins le mérite d'exister – entre les pavillons de leurs parents, le lycée Melville, et les serres désaffectées dont ils ont fait leur base. Une vie sans originalité ni aspérité, c'est ce qui caractérise le quotidien des cinq amis, de leurs familles et de leur voisinage. Mais à Saint-Auch, un lycéen est mort récemment dans des conditions qu'on dit étranges, et il y a, aux Genêts, cette maison abandonnée au bout de l’impasse des O...

Regression - Bunn - Luckert - Enger


Adrian Padilla est un jeune homme sans histoires torturé par d’horribles cauchemars. Son amie Molly parvient à le convaincre de consulter Sid, un hypnotiseur de ses amis, afin de plonger au cœur de son inconscient vers ce qui les engendrerait. Lors de cette séance il apprend qu’il aurait eu une vie antérieure, celle d’un homme de la Renaissance nommé Gregory Sutter. Un homme possédé par un démon, un homme engagé, en compagnie de complices aussi illuminés que lui, dans une frénésie de meurtres et de luxure. Trauma personnel ou résurgence d’une vie antérieure ? Si Adrian penche pour le première hypothèse, Molly et Sid sont convaincus de la seconde. Mais quand ce dernier est retrouvé assassiné couvert de signes de torture rituels, Adrian doit se rendre à l’évidence : « même les paranoïaques ont des ennemis ».


Regression est une série de comics terminée de Cullen ‘Sixth Gun’ Bunn. Fantastique comme les autres créations de Bunn, elle développe le thème des vies antérieures dans une approche particulièrement gore et nihiliste.

Démons, système de réincarnation, vies antérieures et combattants éternels condamnés à s’affronter encore et encore au fil des siècles, Bunn imagine un culte maléfique et un mécanisme de possession dans lequel les membres trouvent une explication confortable à leurs propres perversions. C’est profondément noir sur la nature humaine jusqu’à une fin qui laisse un peu d’espoir sur icelle.


Body-horror rapide, rythmé, compréhensible sans difficulté malgré les allers-retours dans le temps et les phases de possession, Regression est très agréable à lire, du fait de son scénario dynamique et d’un graphisme qui plonge le lecteur dans une réalité alternative mystique et fragmentée, même si Bunn échoue largement à mettre le lecteur en empathie avec ses personnages.

Cullen Bunn dit avoir été inspiré par une expérience de régression réalisée par son père, hypnotiseur de scène, sur un spectateur volontaire. Il en a tiré une histoire terrifiante que l’hypnose met en branle. Un beau moyen de rendre hommage aux pères en ce jour où c’est leur fête.

Lisant Regression on pense parfois à Ligotti et parfois à Alan Moore ; il y a pire comme proximités.


Regression, trois tomes, Bunn, Luckert, Engel

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