Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Everything's Fine - Matthew Pridham


"Everything's Fine' est une nouvelle de Matthew Pridham, éditée par Ann Vandermeer et lisible sur le site Tor.com.

Résolument weird, le texte montre les pérégrinations d'un monsieur Eric Eldridge qui va aujourd'hui à une importante réunion de managers dont il espère ressortir avec une promotion. A cette fin, et pour améliorer encore ses chances, il a investi dans rien moins que la réalisation puis le port d'un nœud Balthus.

Rien ne compte pour lui que cette promotion possible et son nœud Balthus, alors que tout autour le monde se délite jusqu'au chaos et que sa déambulation matinale se fait dans un paysage qui évoque un mix entre un tableau de Dali et les temps suivant le retour des Grands Anciens sur Terre. Qu'importe le décor, qu'importe même l'identité des managers régionaux, la réunion aura lieu, l'avenir d'Eric en dépend.

Texte à prendre au premier degré sans lui chercher un sens caché métaphorique qui le trivialiserait, "Everything's fine" est une pépite weird pleine de nonsense dans laquelle l'incroyable absurde se trouve autant dans l'état du monde que dans l'absence de réaction de son personnage principal à cet état. On pourrait y voir un Don't Look Up avant l'heure mais il serait, je pense, dommage de lire ce texte autrement que comme un parnassien.

Everything's Fine, Matthew Pridham

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