La Nuit ravagée - Jean-Baptiste Del Amo

Milieu des années 90, Saint-Auch (une petite ville résidentielle non loin de Toulouse) , entre les lotissements des Acacias et des Genêts. Alex, Max, Mehdi et Tom sont quatre copains d'enfance auxquels vient de s'adjoindre Léna, qui arrive de Montauban. Les cinq vivent la vie des lycéens de l'époque, et même si Léna, nouvelle venue, est à la fois plus proche de Mehdi que des trois autres et de surcroît une fille, la bande s'entend bien et partage à peu près tout. Ils traînent leurs espérances – qui à défaut d'être grandes ont au moins le mérite d'exister – entre les pavillons de leurs parents, le lycée Melville, et les serres désaffectées dont ils ont fait leur base. Une vie sans originalité ni aspérité, c'est ce qui caractérise le quotidien des cinq amis, de leurs familles et de leur voisinage. Mais à Saint-Auch, un lycéen est mort récemment dans des conditions qu'on dit étranges, et il y a, aux Genêts, cette maison abandonnée au bout de l’impasse des O...

Well, Gromovar was tired, So tired...


...Tired of listening to gossip,

J'avais l'intention de commencer à lire le Best of 2021 de Tor.com.
Une intention si forte qu'après m'être procuré l'ouvrage je l'ai commencé, par la fin sans raison particulière.
Une histoire de E. Lily Yu intitulée "Small Monsters".
Que j'ai lue.
En entier.
Même si j'ai vite compris que c'était une mauvaise idée.

Derrière un texte fantasy tout mignon (voir image) se cachait un récit de violence et d'abus parental, de parentalité toxique suivie de fuite suivie d'une succession de relations toxiques, jusqu'à - dira-t-on - la libération par l'affrontement et l'empowerment par l'art et l'amitié.
Sauf que rien se se cachait. Tout était si transparent que ça faisait peine à voir. La métaphore était si pauvre et tout était si téléphoné qu'ayant lu les premières lignes on pouvait deviner les 500 suivantes. 😍Mais, disaient les commentaires, c'était merveilleux parce que si vrai, si important, si beau, etc.😍

Et au cas où existeraient des lecteurs assez myopes pour ne pas comprendre ce qu'on nous assénait à grands coups de balourdise, il y a même dans le texte une explicite morale dialoguée de l'histoire que je vous offre ci-dessous :
« I’ve been bitten to the bone and hounded to the edge of the world. I’ve been dinner. I’ve been breakfast. An artist, never. »
« None of us can change what has happened to us, the clawed creature said. But if we are lucky, we live. If we are lucky, we do not lose more than we can afford. Much regrows. Claws, tail, teeth, even the vaporous stuff the poets call soul. And bitter experience provides material for art. Ask a shipwreck. Ask an oyster. »

Voilà, pas besoin d'en lire plus, la quintessence de l'histoire est là.
Et j'en ai marre. Je ne supporte plus ces "auteurs" de plus en plus nombreux qui confondent écriture d'un texte d'Imaginaire et séance chez le psy.
Qu'ils y aillent !
Ou qu'ils apprennent cette subtilité qui leur fait si cruellement défaut,
Ou qu'ils se lancent en blanche dans l'autofiction - en France, pays historique de l'observation publique de son propre nombril, il y a déjà foule, mais aux USA ça peut marcher, même si Tor.com est en passe de devenir un nid d'omphalologues.
La littérature d'Imaginaire y gagnera, et mon temps sera moins gaspillé par des lamentos sans talent.

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