La Nuit ravagée - Jean-Baptiste Del Amo

Milieu des années 90, Saint-Auch (une petite ville résidentielle non loin de Toulouse) , entre les lotissements des Acacias et des Genêts. Alex, Max, Mehdi et Tom sont quatre copains d'enfance auxquels vient de s'adjoindre Léna, qui arrive de Montauban. Les cinq vivent la vie des lycéens de l'époque, et même si Léna, nouvelle venue, est à la fois plus proche de Mehdi que des trois autres et de surcroît une fille, la bande s'entend bien et partage à peu près tout. Ils traînent leurs espérances – qui à défaut d'être grandes ont au moins le mérite d'exister – entre les pavillons de leurs parents, le lycée Melville, et les serres désaffectées dont ils ont fait leur base. Une vie sans originalité ni aspérité, c'est ce qui caractérise le quotidien des cinq amis, de leurs familles et de leur voisinage. Mais à Saint-Auch, un lycéen est mort récemment dans des conditions qu'on dit étranges, et il y a, aux Genêts, cette maison abandonnée au bout de l’impasse des O...

Night of the Mannequins - Stephen Graham Jones


Sawyer, Shanna, JR, Danielle, and Tim sont cinq amis d'enfance d'une petite ville américaine. Ils se connaissent depuis toujours, ont vécu ensemble tous les jeux et toutes les bêtises, ont grandi du jardin d'enfant au lycée. Et maintenant ceci va se terminer car arrive l'heure de la séparation, monde du travail ou départ pour l'université.

Shanna vient de trouver un emploi dans le cinéma du coin. Et ici, je laisse la parole à Sawyer :
« So Shanna got a new job at the movie theater, we thought we’d play a fun prank on her, and now most of us are dead, and I’m really starting to feel kind of guilty about it all. ».

Cet incipit est le preuve qu'un bon incipit ne fait pas un bon texte.

J'ai lu cette novella de Stephen Graham Jones après le très bon The Only Good Indians. Comme dans le roman, une bande d'amis d'enfance y est confrontée à une adversité surnaturelle fatale. Ou pas.
Car ce qui provoque ici la peur panique de Sawyer, ce qui le pousse à des actes aussi horribles qu’irrémédiables, est la certitude que le mannequin trouvé un jour par la bande, et qui a été leur compagnon de jeux involontaire durant toute leur préadolescence, a pris vie lors de la blague faite à Shanna et a décidé de se venger de ces « ex-amis » qui, l'âge adulte approchant, l'ont oublié et s'apprêtent à l'abandonner définitivement.

C'est pour Sawyer l'occasion de réfléchir au temps qui passe et aux amitiés que la vie délite, l’occasion aussi de se comporter en « héros », d'une façon que nul ne pourrait cautionner, guidé par une folie dont on ne comprend pas vraiment l'origine.
Évoquant explicitement Frankenstein et l'incompréhension agressive que peut ressentir le monstre, "Night of the Mannequins" est raté en ceci qu'il n'est pas une seule fois stressant ou effrayant. Tout est désespérément plat : faits, style, narration. Au point même qu'un angle de lecture qui aurait pu être intéressant, celui de l'observation du développement d'une paranoïa, est trop traité par dessus la jambe pour intéresser ou apprendre quoi que ce soit. N'est pas Stephen King qui veut.

A éviter donc.

Night of the Mannequins, Stephen Graham Jones

Commentaires