La Nuit ravagée - Jean-Baptiste Del Amo

Milieu des années 90, Saint-Auch (une petite ville résidentielle non loin de Toulouse) , entre les lotissements des Acacias et des Genêts. Alex, Max, Mehdi et Tom sont quatre copains d'enfance auxquels vient de s'adjoindre Léna, qui arrive de Montauban. Les cinq vivent la vie des lycéens de l'époque, et même si Léna, nouvelle venue, est à la fois plus proche de Mehdi que des trois autres et de surcroît une fille, la bande s'entend bien et partage à peu près tout. Ils traînent leurs espérances – qui à défaut d'être grandes ont au moins le mérite d'exister – entre les pavillons de leurs parents, le lycée Melville, et les serres désaffectées dont ils ont fait leur base. Une vie sans originalité ni aspérité, c'est ce qui caractérise le quotidien des cinq amis, de leurs familles et de leur voisinage. Mais à Saint-Auch, un lycéen est mort récemment dans des conditions qu'on dit étranges, et il y a, aux Genêts, cette maison abandonnée au bout de l’impasse des O...

Destination fin du monde - Robert Silverberg


Ressortie aujourd'hui dans la toujours pertinente collection Dyschroniques du "Destination fin du monde" de Robert Silverberg qui n'était plus disponible en français depuis longtemps.

Rappelons que la maison d’édition indépendante Le passager clandestin est une toute petite maison radicale, engagée et militante contre une certaine forme insatisfaisante du monde. Au milieu des non fictions, on y trouve la collection Dyschroniques qui remet à l’honneur des textes anciens de grands noms de la SF.
Nouvelles ou novellas posant en leur temps les questions environnementales, politiques, sociales, ou économiques, ces textes livrent la perception du monde qu’avaient ces auteurs d’un temps aujourd’hui révolu
On notera que chaque ouvrage à fait l’objet d’un joli travail d’édition, chaque texte étant suivi d’une biographie/bibliographie de l’auteur, d’un bref historique des parutions VO/VF, d’éléments de contexte, ainsi que de suggestions de lectures ou visionnages connexes. Une bien jolie collection donc.

"Destination fin du monde" est une courte nouvelle écrite en juin 1971 alors que les USA étaient empêtrés dans la Guerre du Vietnam. Texte parodique, on y voit des membres de la haute société américaine se vanter mutuellement, lors d'une soirée amicale, d'avoir testé le nouveau service de voyage vers la fin du monde.
Il s'est agi pour ces privilégiés de s’installer dans une machine temporelle à l'allure de sous-marin pour aller, trois heures durant, assister au spectacle de la fin du monde, d'une des fins du monde possibles en tout cas. Tout au long de la soirée, alors que les uns et les autres évoquent leurs souvenirs de ce voyage inédit, qu'ils se chamaillent sur ce qu'il ont vu, qu'ils boivent, dansent, flirtent, le monde autour d'eux, leur monde présent, est en train de s'effondrer entre attentats politiques, agitation sociale, émeutes, crises sanitaires, tremblements de terre, terrorisme nucléaire. Totalement mithridatisés, dansant littéralement sur le volcan dans une bonne approximation de la grenouille nageant dans l'eau chaude, aucun ne paraît comprendre que, loin d'aller assister à une très lointaine fin du monde, il ferait mieux de regarder le désastre qui est là, juste sous leurs yeux, et de le prendre en charge avant la catastrophe. Une myopie qui est encore la nôtre aujourd'hui.

Honnêtement, "Destination fin du monde" n'est pas le meilleur texte de Silverberg. Il y manque une vraie tension dramatique, ce qui place le lecteur dans une position de spectateur non impliqué.
Néanmoins le petit ouvrage vaut pour son paratexte qui décrit le contexte anxiogène dans lequel la nouvelle a été écrite et la production science-fictive à laquelle ce contexte  à donné lieu. Et puis deux postfaces d'époque, une de Robert Silverberg et une de Jean-Pierre Andrevon.

Et surtout une préface inédite du même grand Bob qui parle de Covid-19 et trouve "qu'aujourd'hui est tellement effrayant" qu'il espère que "l'avenir cette fois apportera un démenti à sa vison de demain". Enjoy !

Destination fin du monde, Robert Silverberg

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