La Nuit ravagée - Jean-Baptiste Del Amo

Milieu des années 90, Saint-Auch (une petite ville résidentielle non loin de Toulouse) , entre les lotissements des Acacias et des Genêts. Alex, Max, Mehdi et Tom sont quatre copains d'enfance auxquels vient de s'adjoindre Léna, qui arrive de Montauban. Les cinq vivent la vie des lycéens de l'époque, et même si Léna, nouvelle venue, est à la fois plus proche de Mehdi que des trois autres et de surcroît une fille, la bande s'entend bien et partage à peu près tout. Ils traînent leurs espérances – qui à défaut d'être grandes ont au moins le mérite d'exister – entre les pavillons de leurs parents, le lycée Melville, et les serres désaffectées dont ils ont fait leur base. Une vie sans originalité ni aspérité, c'est ce qui caractérise le quotidien des cinq amis, de leurs familles et de leur voisinage. Mais à Saint-Auch, un lycéen est mort récemment dans des conditions qu'on dit étranges, et il y a, aux Genêts, cette maison abandonnée au bout de l’impasse des O...

Philip Roth et Brett Easton Ellis dans America 9


Dans le numéro 9 de la revue trimestrielle America, il y a, entre autres, un intéressant dossier sur l'Amérique Indienne.

Il y a aussi deux textes indispensables.


D'abord, "Jus ou sauce ? ", une nouvelle inédite de Philip Roth.
L'inoubliable auteur de La tache y raconte, en dix pages, le début, l'inspiration, et le déroulement de sa carrière d'écrivain.
Dans une illustration délicieuse d'un grand moment de sérendipité, il explique comment une trouvaille inattendue a lancé et orienté son travail d'écriture, faisant, au fil des ans, d'un jeune homme plein d'ambition littéraire l'écrivain mondialement connu qu'il devint.
J'ignore si cette histoire est vraie ou imaginaire. Comme elle est vraiment belle, je préfère ne jamais le savoir.


Puis une longue interview de Brett Easton Ellis, à l'occasion de la sortie de sa non-fiction non-essai non-bio "White".
L'auteur y raconte la distance qui s'est installée entre sa génération et celles qui l'ont suivie, entre temps long et temps court, linéarité et simultanéité.
Il parle de l'Amérique, de Trump, des Démocrates.
Du monde.

Surtout, il livre plusieurs vibrants plaidoyers.
En faveur de l'art pour l'art.
Pour la disjonction de l'auteur et de l’œuvre, ou plus généralement de la personne et de son travail.
Pour l'explication et pour l'analyse, artistiques comme politiques.
Contre le monde des clans et des communautés.
En un mot, pour la complexité de la création - et la volonté de s'y affronter - contre la binarité d'un monde devenant tribal, où tout est enjoint à signifier et où tous se divisent sur la signification - en deux clans, pour et contre ; un monde qui n'a rien à envier à ce Moyen-Âge dans lequel les passions gouvernaient et dans lequel tout anathème vociféré assez fort conduisait irrévocablement au bûcher. Vous avez dit La tache ?

Il m'a convaincu, je lirai "White".

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