Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

The Strange Bird - Jeff Vandermeer - We'll meet again


Un petit mot pour signaler que Jeff 'Fungi' Vandermeer aime tant le monde post-apo weird de Borne qu'il y retourne avec une novella intitulée "The Strange Bird".

On y lit les tribulations du Strange Bird, un superbe oiseau sans nom, unique en son genre et seul survivant de l’extermination d'un laboratoire secret.
Une chimère génétique à qui son « aimant interne » impose l'impératif catégorique de voler sans relâche vers un lointain lieu d'espoir d'où le monde pourrait être sauvé.
Un patchwork d'oiseau, d'humain, et de pieuvre, à qui la convoitise que suscite son pouvoir de camouflage chez le puissant et impitoyable Magicien coûtera une torture sans nom et des années de liberté.
Un témoin captif (et pas amoureux du tout) de la guerre à outrance qui se joue dans la Cité, offrant au lecteur de Borne un autre point de vue, distancié, sur les événements du roman (MAIS : "The Strange Bird" est lisible et compréhensible sans prérequis). Un être sentient et ressentant qui souffre au point de manquer de se perdre avant de, plus tard et grâce à Wick (cf. Borne), retrouver son être et gagner ce que son créateur ne lui avait pas donné : un libre-arbitre.

On gagne ici quelques informations sur le ravage du monde, sur ce, donc, qui précède Borne. On redescend dans les ruines de la Cité, au milieu des cadavres, des chimères, des vers fouisseurs, et des débris. On lit surtout une prose d'une grande beauté qui, par son style narratif, pourrait être un conte – noir et sinistre certes –, une de ces histoires de voyage, d'emprisonnement, de magiciens, et de monstres, qu'on lit dans certains contes des Mille et Une nuits, et une de ces langueurs d'amour qu'on trouve dans certains autres.

A lire sans hésiter.

The Strange Bird, Jeff Vandermeer

Commentaires