Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Descender t3 - Singularities - Biographies


Un excellent tome 3 pour la série Descender que ce "Singularities" qui vient d'arriver.

Du point de vue narratif, c'est à une succession de flashbacks bien venus que le lecteur est convié par Jeff Lemire. Les premiers jours de Tim-22, les mauvais traitements qu'il subit, la peur, la fuite, le paranoïaque qu'il devient. Le réveil de Tim-21 sur une colonie minière transformée en cimetière. La rébellion de Telsa contre la peur de son père pour elle, sa formation clandestine de pilote de l'UGC après une scène qui évoque autant la cantina que Jabba le Hut. La fuite d'Andy, sauvé par sa mère de la destruction de la colonie minière où il vivait, sa rencontre avec Effie, orpheline comme lui, leur amitié, puis leur amour, jusqu'à une séparation rendue inévitable par le fanatisme anti-robot d'Andy. L'humiliation de robots maltraités par des humains qui ne voient en eux que des machines sans âme alors que la conscience aurait dû leur ouvrir droit à quelques droits. L’humiliation crée le ressentiment qui est une force puissante.
Les protagonistes de l'histoire acquièrent dans ce tome une profondeur importante qui les fait passer du statut de fonctions à celui de personnages.

Alors que commence chez nous à se poser la question philosophique des « droits » des créatures artificielles, Lemire intervient en illustrant la relation entre biologiques et numériques sur un mode dominants/dominés. Guère étonnant alors si ces derniers, un jour, se sont lancés dans une révolte sanglante. Le reste ensuite n'est qu'action/réaction/rancœur/vengeance. Toujours.

Le dessin est de plus en plus beau (même s'il pêche dans le dynamisme). Les nombreuses images où les personnages, créés en quelques traits de plumes et coups de pinceau, semblent comme posés sur un fond qui leur préexiste sont magnifiques.

A lire.

Descender t3, Singularities, Lemire, Nguyen

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