La Nuit ravagée - Jean-Baptiste Del Amo

Milieu des années 90, Saint-Auch (une petite ville résidentielle non loin de Toulouse) , entre les lotissements des Acacias et des Genêts. Alex, Max, Mehdi et Tom sont quatre copains d'enfance auxquels vient de s'adjoindre Léna, qui arrive de Montauban. Les cinq vivent la vie des lycéens de l'époque, et même si Léna, nouvelle venue, est à la fois plus proche de Mehdi que des trois autres et de surcroît une fille, la bande s'entend bien et partage à peu près tout. Ils traînent leurs espérances – qui à défaut d'être grandes ont au moins le mérite d'exister – entre les pavillons de leurs parents, le lycée Melville, et les serres désaffectées dont ils ont fait leur base. Une vie sans originalité ni aspérité, c'est ce qui caractérise le quotidien des cinq amis, de leurs familles et de leur voisinage. Mais à Saint-Auch, un lycéen est mort récemment dans des conditions qu'on dit étranges, et il y a, aux Genêts, cette maison abandonnée au bout de l’impasse des O...

They won't stay dead


Adaptation par Istin et Bonetti de La nuit des morts-vivants, le film, tourné en 1968 par George Romero, qui a popularisé l’idée d’invasion zombie. Tourné avec trois francs six sous, le film devint un énorme succès mondial et permit à Romero de graver son nom dans l'Histoire du cinéma d’horreur.
 Tourné en noir et blanc, politiquement signifiant, La nuit des morts vivants aura de nombreuses suites, sans compter des remakes.

Istin transpose cette histoire devenue classique à l’époque moderne et commence par ce tome 1 intitulé "Les fautes du père". Je ressens toujours un plaisir coupable à apprécier une œuvre connue sur un nouveau médium. C’est le cas ici, encore une fois.
Néanmoins, en dépit de dessins plutôt agréables, la lecture de cet album ne s’impose pas, me semble-t-il. Faire peur en BD est difficile, peu y parviennent (ai-je dit Bec ou l’ai-je seulement pensé très fort ?). Le médium BD est statique, silencieux, et, montrant, ne laisse pas de place à l’imagination. Il faut alors une maitrise supérieure de la narration et du cadrage pour stresser, effrayer, déstabiliser ou mettre mal à l’aise. Cette maitrise, je ne l’ai pas trouvée ici. L’histoire se déroule paisiblement, on la suit sans déplaisir, mais on referme l’album sans avoir pris un bpm. Dommage.

Et quel dommage aussi que l’album ne soit pas en noir et blanc. La concession faite à l’air du temps colorisé est infiniment regrettable, d’autant qu’ici il était facile de justifier le noir et blanc au nom du respect de l’ambiance originale.

La nuit des morts vivants t1, Les fautes du père, Istin, Bonetti

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