Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

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Un vieux détective retiré et reconverti en éleveur d’abeille, l’année 1944, un petit juif muet porteur d’un perroquet qui récite des séries de chiffres en allemand, des personnages troubles, un mauvais garçon fils d’un couple au bout du rouleau. Le tout écrit par Michaël Chabon l’auteur du très bon et uchronique Club des policiers Yiddish. A priori, cette grosse centaine de pages sentait bon. Mais, comment dit-on ? On ne juge pas un livre à sa couverture.

"The Final Solution" est à la fois la réponse définitive qu’il faudrait trouver à un mystère et aussi un grand secret à dévoiler. Le grand secret est si incroyable, si humainement incroyable, que même le plus grand esprit déductif d’Europe s’y cassera les dents et ne parviendra pas à le percer ; il ne résoudra que le prosaïque mystère. Un meurtre, pas les six millions d’autres.

Si cette grosse centaine de pages avait tout pour plaire, comment a-t-il donc échoué ?

Trop de points de vue (même celui du perroquet) pour trop peu de pages. Un personnage de Détective Conseil retiré dans l’apiculture, vieilli, fatigué, perclus de rhumatisme, atteint d’instants de décrochage intellectuel, qui au final n’est jamais accrocheur (je n’ai pas dit aimable, Sherlock Holmes ne l’est jamais) et résout son affaire presque par hasard. Et surtout, une volonté de faire absurde ou parodique, illustrée notamment par de très longues périphrases, et qui prouve, par son échec, que tout le monde ne peut s’improviser Monty Python. Qu’on me comprenne, je n’ai rien contre les images ou les métaphores, bien au contraire, quand elles servent à enrichir ou embellir ce qui est dit, pas quand elles détournent l’attention du point central, au fil d’un détour de production qui semble viser l’humour mais dont on peut se demander s'il ne sert pas surtout à « faire « écrivain ».

Pour conclure, "The Final Solution" est tout ce que l'excellent Fatherland de Robert Harris n’est pas. Ce n’était certes pas le bût, mais s’opposent ici, sur des thématiques proches, un très bon roman à un qui rate son objectif.
Et sur nazisme, enquête, et Angleterre, la victoire revient au très piquant Farthing de Jo Walton.

The Final Solution, Michaël Chabon

Commentaires

A.C. de Haenne a dit…
Quoi ? Un Chabon mauvais ? C'est possible ?

A.C.
Gromovar a dit…
Étonnamment, oui.