Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

La victime inconnue


Je ne sais pas comment vous pourrez vous procurer ce petit fascicule, normalement offert pour l'achat de deux poches Babel. Achetez deux Babels, séduisez l'attachée de presse de Babel, ou volez-le chez un libraire myope. Quoi qu'il en soit, j'ai été très agréablement surpris par "Je finirai à terre" de Laurent Gaudé.
Cette nouvelle d'une quarantaine de pages, écrite par un auteur de blanche, prix Goncourt quand même, qui a souvent tangenté le fantastique, est d'excellente facture.
Ne voulant pas spolier, je dirai simplement qu'elle se passe pendant la Grande Guerre, qu'elle rappelle à propos que cette première guerre industrielle fut menée par des paysans, que le vernis de christianisme n'a jamais empêché les hommes de la terre d'entretenir un fonds païen, que la terre martyrisée voudra un jour se venger. D'une belle écriture, inquiétante, Gaudé narre une histoire qui évoque les vieux contes fantastiques du XIXème siècle, et se termine sur un credo proche des thèmes de l'hypothèse Gaïa et de la deep ecology.
Je finirai à terre, Laurent Gaudé

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