La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Ray's Day : Rock et litterature


Ray’s Day today. Grosso modo, en hommage à Ray Bradbury, « Le 22 août, célébrons la lecture, les auteurs et les lecteurs ».

J’ai d’abord pensé faire un french kiss à tous mes livres, mais il y en avait trop. Puis à tous les auteurs mais ils étaient trop loin (et certains auraient pu mal le prendre et devenir violents). Puis à tous les lecteurs, mais leur faible densité au km2 rendait l’opération trop aléatoire.

J’ai donc opté lâchement pour une action sans risque, le post de blog.

Ami lecteur, je vais tenter d’illustrer par quelques exemples les liens étroits qui existent entre littérature et musique rock. Pourquoi ? Pourquoi pas.
Et aussi pour montrer qu’on peut être plus visible de loin qu’un feu de Bengale et avoir lu des livres, de bons livres. Plus peut-être que ma crémière qui, elle, n’a pas l’air d’un feu de Bengale.

Voici donc la playlist du Ray's Day (sélection aléatoire parmi de nombreuses possibles, je me fais violence : on sait que j’ai horreur des sélections et des listes) :

Iron Maiden, utilise souvent des références littéraires. En revanche, lecteur SFFF calme-toi, son Stranger in a Strange Land ne doit rien à Heinlein.

To tome a land est un hommage à Dune



Phantom of the Opera, c’est lui-même, celui de Gaston Leroux




The rime of the ancient mariner, Samuel Taylor Coleridge (1798), un monument de la poésie anglaise adapté par Iron Maiden toujours mais aussi par Tiger Lillies par exemple





And also the trees, gothique/cold anglais, reprend, dans l’oppressant There were no bounds, un texte d’Huxley




Le très littéraire Robert Smith (diplômé de français) a écrit pour The Cure ce Killing an arab, d’après l’Etranger de Camus, texte qu’il a récemment renommé Killing another, politiquement correct aidant (beurk !)



Il a aussi magnifiquement adapté dans How beautiful you are (terrifiants derniers vers), Les yeux des pauvres de Baudelaire




Le Velvet Underground a donné ce Venus in Furs dont je n’ai pas besoin de rappeler qu’il fut d’abord l’œuvre de Sacher-Masoch




David Bowie et Nirvana ont chanté The man who sold the world, une des plus belles chansons rock existantes, dont le titre mais pas l’histoire rappelle The man who sold the Moon de Heinlein. Les paroles lorgnent plutôt du côté de l’Antagonish de Mearns





Le toujours absurde Billy Idol, ex-bassiste de Generation X (vous savez, la pub avec les grabataires qui dansent avec eux-mêmes), a surfé sur la vague Cyberpunk avec ce Neuromancer à l’intérêt très limité




Metallica adapte autant Lovecraft qu’Hemingway, d’abord avec Call of Ktulu (orthographe due à des questions de droits) puis avec For whom the bell tolls





La diva gothique Diamanda Galas chante l’Artemis de Nerval




Mecano (les punks arty néerlandais, pas la soupe espagnole) adapte Mayakovsky dans son programmatique Untitled




Enfin, car il faut bien finir, les coldwave marseillais de Corps Diplomatique interprètent La métamorphose du vampire de Baudelaire dans leur Métamorphoses




Donc, si vous ne voulez pas lire, au moins écoutez. L’effet sera presque le même.

Commentaires

Lune a dit…
Wahou bel article !
Dommage pour le french kiss aux livres, ç'eut été drôle :p
Gromovar a dit…
La prochaine fois peut-être :)
Xapur a dit…
Long live Ray'n'Roll !
Xapur a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Benk2000 a dit…
Bon je vais peut être me faire déchirer mais au cas ou pour les rockers curieux, il existe toute une partie de la musique électronique tres tres futuriste si je puis dire ...
Euh je vous parle pas de soupe hein, je sais à qui je m'adresse, mais si a tous hasard je peux aujourd'hui vous faire decouvrir un genie du genre j'en serai heureux ...
Donc essayer ça ... Plus cyberpunk, ya pas ...
http://www.swqw.fr/focus/once-upon-a-time-access-to-arasaka.html
En plus le site a une rubrique pour rocker ;)
Baroona a dit…
Wouhou, Book'N'Roll !
Ça manque juste d'un peu de Noir Désir (étant donné que c'était à peu près le seul que j'aurais pu citer de tête dans cette catégorie ^^'). Belle idée en tout cas, et instructive.
Gromovar a dit…
Merci pour la référence.
Gromovar a dit…
Ce n'est évidemment pas exhaustif. Chacun y ajoute ce qu'il veut.
Guillmot a dit…
Il manque le groupe Qantice qui est allé jusqu'à publier un livre-univers chez Argemmios.
Lorhkan a dit…
Belle liste en tout cas !
Gromovar a dit…
Je suis peu au fait du métal symphonique.
Escrocgriffe a dit…
Oh Iron Maiden, que de souvenirs… Je n’avais jamais vu le clip de «  To tome a land », c’est génial de le réécouter en regardant les images de David Lynch :)
Gromovar a dit…
Oui, c'est joliment mis en scène.