Les Bonbons d'Halloween - Michael McDowell

Fidèle à sa politique de vulgarisation de l'œuvre de Michael 'Blackwater' McDowell, Monsieur Toussaint Louverture propose encore une nouvelle gratuite à télécharger jusqu'au 6 mai 2024. Alors, presse-toi lecteur ! Les Bonbons d'Halloween est un texte basé sur le scénario de l'épisode 28 de la série Tales from the Darkside , diffusé pour la première fois en 1985. On y lit un récit qui a le caractère self-contained de ces petits épisodes fantastiques qu'on aime regarder à la télévision, un récit qui se conclut sur une chute assez imprévue pour être excitante. Les Bonbons d'Halloween , c'est l'histoire d'un très désagréable Scrooge américain qui n'aime rien ni personne et prend un malin plaisir à ne pas satisfaire les enfants d'Halloween qui viennent frapper à sa porte pour obtenir des bonbons. Mais tout à son atrabile, Killup, le sale bonhomme au centre du récit, a oublié que les enfants d'Halloween n'expriment pas une simpl

I need lunch


I need lunch, c'est une chanson du groupe punk américain Dead Boys. La groupie qui s'émerveille ci-dessous d'assister à un concert où on crie son nom, c'est Lydia Lunch. Egérie du no wave, comme Nico l'a été de la Factory, Lunch promène sa carcasse dans le milieu underground, de New-York à Los Angelès, en passant par New-Orleans. "Paradoxia" est son journal, une autobiographie à la dureté assumée.
Sexe, drogue, alcool, un peu de go-go et de prostitution, mecs de passage, coups rapides, squats, vols, sont les mots qui décrivent la vie de Lydia dès son arrivée à New-York à l'âge de 16 ans, fuyant un père incestueux et violent, et un avenir bouché. C'est ce dont parle le livre.
L'ouvrage a trois qualités majeures. D'une part, Lydia n'essaie jamais d'arranger son histoire ou de se donner le beau rôle. Sans s'apitoyer, elle décrit une vie dangereuse et excitante dans laquelle elle cherche l'adrénaline, qui est sa drogue principale, et l'exorcisme, par la répétition, jusqu'à l'écoeurement, des tourments fondateurs de son enfance. Elle dit sa froideur, son calcul, son égoïsme, comme peu oseraient le faire. D'autre part, Lunch décrit en peu de mots, mais fort bien, la saleté et la corruption urbaine. Et la ville n'est pas seulement répugnante. Même les institutions, en particulier les urgences qu'elle fréquente souvent, y sont dysfonctionnelles. Glauque à souhait, par moment son style rappelle le splatterpunk, a fortiori lorsqu'elle décrit New-Orleans, antre de Poppy Z. Brite, même si c'est Hubert Selby Jr. qui fait son panégyrique. Enfin, Lydia a une manière concise et précise de croquer une personnalité en quelques paragraphes qui font de ses amants des personnages immédiatement réalistes et incarnés.
Les deux gros défaut du livre sont, d'une part une accumulation de scènes de sexe très détaillées (dans la première moitié du livre) qui lassent par leur répétition, d'autre part l'absence de tout ce qui fait qu'elle est connue, c'est à dire sa musique, sa poésie, ses contacts avec le milieu punk au moment du bouillonnement du CBGB, etc... La vie de Lydia, telle que narrée dans "Paradoxia" pourrait être celle de n'importe quelle junkie nymphomane, alors qu'elle est loin de n'être que cela.
On peut écouter la dame ici, avec Big Sexy Noise.
Mais si on trouve que Mademoiselle Lunch est trop méchante, plus même que Gromovar, on peut écouter ça à la place.
Paradoxia, Lydia Lunch

Livre lu dans le cadre d'une Masse Critique Babélio.

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