La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

129 francs


"Invasions 99" est une anthologie, publiée en 99 justement, par le Bifrost. Elle traite d'invasions non humaines, son titre est donc bien choisi.
Fin de cuve des cadeaux de Noël dernier, "Invasions 99" est enfin arrivée à maturité. Tirée, bue, évaluée, comme par un Parker des anthologies.
Comme toujours, et c'est dommage, les textes publiés sont inégaux. Je vais dire quelques mots sur ceux qui m'ont paru intéressants, au cas où quelqu'un d'autre que moi tomberait sur ce livre imprimé il y a douze ans et vendu 129 francs. Je passerai, par charité, sur les interludes.

Les Habitudes singulières des guêpes, de Geoffrey A. Landis, est un Sherlock-tribute, pas original mais plutôt bien réalisé, qui lorgne du côté de Lovecraft et de ses mi-go.

Les Diables étrangers, de Walter Jon Williams, refait la Guerre des Mondes en Chine ancienne, et prouve que, pour cet empire, il pouvait y avoir pire que les européens. Joli travail d'écriture, on s'y croirait.

La nuit des tortues, de Howard Waldrop, montre ce qui arrive à des envahisseurs qui débarquent chez les rednecks. Plus excitant que Cowboys et Envahisseurs car moins sérieux.

Cette année-là, l'hiver commença le 22 novembre, de Thomas Day, valide la théorie du complot pour JFK, y ajoute des aliens, une pincée de Tunguska, le tout dans une ambiance de fuite dans le désert. C'est bien foutu, adulte, burné, torride. Pourquoi n'écrit-il pas toujours comme ça ?

Résidus, de Paul J. McAuley et Kim Newman, est un texte foutrement bien construit sur les séquelles d'une invasion avortée, mais pas tant que ça, le traitement médiatique des choses, le développement d'une folie à la Bug.

Les sondes, de Marie-Pierre Najman, est un joli texte, futé, sur le temps perdu, l'incompréhension, et la difficulté à accepter l'espoir. C'est sans doute le meilleur du recueil.

Fantômes d'univers défunts, de Claude Ecken, est en lice pour le titre de meilleure nouvelle du recueil, entre mondes parallèles, hard SF, et quatrième dimension.

Au final, deux très bonnes nouvelles, deux ou trois bonnes, le reste est dispensable. A acheter d'occasion.

Invasions 99, Anthologie

Commentaires

Efelle a dit…
La nouvelle de Day a été reprise dans le recueil This is not America.

http://efelle.canalblog.com/archives/2010/03/15/17247950.html
Gromovar a dit…
Mérité ma foi.
Thomas Day a dit…
Juste une précision concernant ma nouvelle " Cette année-là, l'hiver commença le 22 novembre " ; la version dans le recueil This is not America est très largement réécrite, au point qu'une partie de l'intrigue a totalement disparu.

(Sinon bravo pour votre blog que je lis avec intérêt, même si j'apprécie peu d'y être traité de Casimir... je suis enrobé, d'accord, mais pas à ce point.)
Gromovar a dit…
J'aimais bien Casimir. Ca a été une de mes premières émotions SFFF :)