La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Woody Allen meets Rama


"Gateway" de Frederik Pohl a gagné en son temps le prix Hugo, le prix Locus, et le prix Nebula. Je crois qu'il ne les vaut pas, mais je comprends qu'il les ait eus. C'était l'époque.
L'humanité, misérable sur une Terre à court de ressources, découvre un artefact alien (précisément un BDO) rempli de vaisseaux spatiaux programmés pour aller automatiquement à l'autre bout de la galaxie, ou juste à l'étoile d'à côté. Beaucoup ne reviennent pas. Des explorateurs quasi suicidaires partent pour des missions qui leur apportent souvent la mort, rarement la fortune.
Qu'a voulu dire Pohl en écrivant ce roman qui se passe presque uniquement à glander dans un artefact alien ? Honnêtement je n'en sais rien. Sans doute, que l'Homme sera toujours l'Homme, même dans l'espace. Vraisemblablement, qu'un jour l'espace pourra être un lieu banal. Peut-être, que le cadre inhumain n'empêche pas les sentiments humains. Quoi qu'il en soit, nous suivons un "héros" au nom improbable, Robinette Broadhead (là on comprend qu'il y a un message subliminal), qui devient prospecteur. Il a peur et hésite à partir en expédition, puis se fait une raison et y va. Entre deux, il boit, il danse dans des clubs, il a des rapports sexuels, il a une copine, il se dispute, il se réconcilie, and so on. Et c'est l'essentiel de ce qu'il fait dans le roman. Si l'on excepte les rendez-vous (en flashforward) avec son psychiatre robot (quelle originale idée après le 2001 de Kubrick) dont le nom, je vous le donne en mille, est Siegfried von Shrink (là, entre le prénom allemand et le mot argotique pour désigner les psys, je me tenais les côtes de rire). On n'apprend rien des aliens disparus. On n'apprend rien de la société humaine (même les petits placards informatifs à la Tous à Zanzibar ne disent pas grand chose d'intéressant, on est sacrément loin de Brunner).
"Gateway" est imho assez représentatif d'une certaine SF des années 70, au pinacle de la coolitude, qui pensait que dans l'espace on trouverait des baba cools en gandoura (là aussi, voir les épisodes des séries SF de l'époque). "Gateway" est là, entre le vide descriptif de "La guerre éternelle" et le détachement de "Hitch Hiker's Guide to the Galaxy", la drôlerie en moins.
Gateway, Frederik Pohl

Commentaires

Efelle a dit…
Cela fait un moment (des années) que je me posais des questions sur cette série...
Je devine à ta chronique que ce n'est pas pour moi. :)
Gromovar a dit…
Fuis, et ne te retourne pas.
Anudar a dit…
Ah, la Grande Porte ! Je ne savais pas que ce bouquin avait ramené un Prix Hugo, ou je l'avais oublié.
J'ai lu ça quand j'étais en Seconde. Les suites, je les aies lues (dans le désordre) l'année après le BAC. Je me souviens que j'avais eu de la peine à entrer dans le premier, commencé, regardé la fin, avant de parvenir à le lire en entier. Puis je n'avais pas ressenti le besoin de lire les autres tout de suite après.
Les suites sont intéressantes si l'on a envie de comprendre ce qu'il se passe là-dedans, par contre, ce n'est peut-être pas le cycle le plus indispensable de la SF, hein...
Gromovar a dit…
Tu es bien courageux d'avoir poursuivi. C'est au-dessus de mes forces.
Guillaume44 a dit…
L'argument Prix Hugo pourrait m'intéresser, histoire de. Mais bon. Déjà épuiser ma PAL ^^
Gromovar a dit…
Te presse pas, va.
Gromovar a dit…
En tout cas, c'est amusant de voir comme le prix Hugo se conforme aux lubies du moment. C'est logique, mais le vérifier m'émeut toujours.

Comme l'écrivait Lautréamont : "C’est un miracle qui se renouvelle chaque jour et qui n’en est pas moins miraculeux"
BiblioMan(u) a dit…
Bon, ben, en ce qui me concerne je garde un excellent souvenir de ce livre et de sa suite "Les pilotes de la grande porte" (je ne connais pas le titre en anglais), où le personnage principal de trouve pris dans un trou noir. Pour ce premier tome, je me souviens avoir assez apprécié le personnage,la tonalité du bouquin et l'incertitude qui régnait quant à la destination des vaisseaux. En revanche après le troisième tome, pour "Les Annales des Heechees", la race extra-terrestre à l'origine de la base spatiale, j'avais décroché.
Après pour ce qui est du prix, je n'avais pas fait attention et puis ce n'a jamais été un critère pour moi.J'avais d'ailleurs été assez déçu par "L'Anneau-monde" de Larry Niven et Vernor Vinge.
Gromovar a dit…
Moi j'ai adoré Vinge :)
BiblioMan(u) a dit…
Je m'en doutais ! :O)