La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

I want you for Super Army


"Le projet Marvels" est un bien beau comic qui fait (re) vivre aux lecteurs de moins de 70 ans l'âge d'or des Timely Comics, le nom originel des Marvel Comics. A cette époque, l'important était de gagner la guerre contre le nazisme. Les capés allaient s'y atteler.
Ed Brubaker rappelle ici la naissance de Captain America, son association avec Bucky Barnes, ainsi que les premiers exploits de la première Torche Humaine et de Namor le prince atlante. Son scénario est particulièrement ciselé. Il entremêle les différentes histoires en les plaçant sous le regard voix off d'un des héros oubliés de l'époque, l'Ange masqué, et fait de cette épopée une enquête réellement passionnante, dans une ambiance noir réussie. Détectives, espions, nazis, savants exfiltrés, la guerre se déroule aussi dans le coulisses, entre scientifiques qui tentent de créer le soldat ultime. Face à Captain America, Crâne Rouge est sadique à souhait, et vit dans un chateau digne de Castle Wolfenstein ; Namor comprend progressivement que tous les humains ne sont pas ses ennemis ; la première Torche Humaine, tragique Pinocchio, veut devenir humain et se réjouit parfois de ne pas l'être.
Les graphismes de Steve Epting sont parfaitement adaptés à l'ambiance que Brubaker donne au récit. Le trait est précis et réaliste, et la colorisation parfois très contrastées donne du dynamisme aux images.
Au final un bien bel ouvrage, long et captivant, qu'on peut apprécier même si on n'est pas un nostalgique de l'époque Timely, tant c'est à un film d'espionnage guerrier que Brubaker nous convie.
Le projet Marvels, Brubaker, Epting

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