La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

To Hell and, please, not back


William Gibson m'aura décidément tout fait. Non content d'être un peu moins pertinent à chaque nouveau livre, il se lance maintenant dans les conseils de mauvais aloi.
Sur la couverture de "Sandman Slim" on peut lire : "An addictively satisfying, deeply amusing, dirty-ass masterpiece...Sweet", William Gibson. Et bien, c'est faux.
Passons vite sur le propos. Stark est un magicien, un vrai, qui vit ici et maintenant. Enfin, pour être précis, il revient ici (L.A.) et maintenant après avoir passé onze ans en Enfer (oui, le vrai), vendu par ses mauvais collègues en échange de puissance et de gloire. Il est en colère et il va se venger. On voit bien Schwarzenegger ou Stallone dans le rôle, en tout cas quelqu'un qui sait froncer les sourcils.
"Sandman Slim" est un livre pour feignants de l'imaginaire. On y mélange le monde contemporain (facile à visualiser) et un fantastique rance tant il est usé (Enfer, Paradis, démons, Lucifer and Co, Dieu et tutti quanti). Ajoutons à ça des vampires et des loups-garous (dont on parle mais qu'on ne voit pas), des cosplay ninja, Vidocq (le vrai, alchimiste et immortel), et deux ou trois autres banalités. Et tout ça vivant sans problème, caché dans le monde réel, où ça a même des petits commerces ou des boites à partouze. Au moins ça ne demande pas de gros effort d'immersion (si je voulais me faire encore plein d'amis je dirais que c'est le même genre de fantastique pour les nuls que Harry Potter, mais je ne le dirai pas). On est loin de l'émerveillement. Il y a quelque chose de Neuromancien dans le style (notamment la nervosité), mais Gibson innovait alors qu'ici on recycle du vieux, voire du très vieux.
Pour ce qui est de Stark, le "héros", il en fait tellement dans le genre "Je mets toujours mon nez où il ne faudrait pas et après ça fout la merde et il faut trouver une solution, et pourtant on m'avait prévenu" qu'il y a presque un effet comique de répétition (c'est peut-être ce que voulait dire Gibson dans son compliment) ; on n'accroche pas à son personnage taillé à la hache. Il est, de plus, aussi mal embouché que moi, ce qui fait sûrement frémir d'aise son lectorat américain, d'autant qu'il blasphème par moment, touchant là vraisemblablement le summum de l'extrème pour un lecteur yankee. Pour un français normal, pas de quoi fouetter un chat (à neuf queues ?).
Quant aux autres personnages, ils ne sont là que pour remplir une fonction, sans développement véritable, quant ils ne sont pas tellement caricaturaux qu'ils en deviennent ridicules.
Concession au lectorat le plus primaire, Stark, plus encore que lui-même, veut surtout venger sa femme (prononcez Fâmeuh), assassinée par les méchants pendant son exil en Enfer (où il a été gladiateur puis assassin pour les princes démons, après avoir été torturé, sodomisé, et j'en passe). Les filles adoreront la preuve d'amour infini, les garçons se rêveront aussi couillu que lui, d'autant que Stark se déplace en voitures de luxe volées car il est un magicien stylé.
J'aurais peut-être aimé "Sandman Slim" si j'avais 17 ans et les veines charriant des fleuves de testostérone. J'aurais peut-être aimé si j'étais un fan des "Dresden Files". N'étant ni l'un ni l'autre, je me suis profondément ennuyé au spectacle navrant de cette imbécillité.
Sandman Slim, Richard Kadrey

Commentaires

Efelle a dit…
Décidément, tu cumules les déconvenues.
Gromovar a dit…
J'ai des phases comme ça.
Anonyme a dit…
Enfin un héros comme vous et moi, qui ne cesse de se tromper. Ce livre m'a semblé dégoulinant d'originalité (c'est le cas de le dire) et de fraicheur.
D'ailleurs il a été acquis par Lunes d'encre, gage d'une écriture de qualité.
Gromovar a dit…
Originalité, voila le mot que je cherchais.
Il manque seulement, pour que ce soit complet, un shoggoth barman et un raton-laveur démineur.
Et le truc de ne plus pouvoir être blessé par toute chose qui l'a déjà blessé une fois, ça c'est la méga classe ^_^
Pitivier a dit…
Ca casse. Bon cela dit ca donne quand même envie ta critique.... ;) Ca m'a l'air bien divertissant comme truc. Mais bon, je suis en train de lire le 1er tome des dossiers Dresden et j'y prend du plaisir.... donc ceci explique peut être cela.
Gromovar a dit…
Si tu aimes Dresden, ya des chances que tu aimes aussi Sandman Slim.
Cédric Ferrand a dit…
Monsieur,

Vous comparez ce livre avec les Dresden Files. Mais je ne trouve pas de critique signée par vous à propos des enquêtes de Harry Dresden. La comparaison est-elle négative ? Je veux dire, moi j'ai bien aimé les livres et la série TV, mais sans crier au génie. Suis-je un misérable pour autant ?
Gromovar a dit…
Monsieur,

Je préfère ne pas répondre à quelqu'un qui aime les Dresden Files et pas les Mages de Sumer.