Horizons obliques - Richard Blake

Sortie demain de Horizons obliques , un one-shot SF de Richard Blake. Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden. Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album) . Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L&

No one is innocent


No one is innocent. Pourquoi ce titre ? Qu'on s'en souvienne ou pas, c'est celui d'une chanson enregistrée par Ronnie Biggs, le cerveau de l'attaque du train Glasgow-Londres, avec les Sex Pistols. Et c'est bien d'un train attaqué dont je vais parler maintenant.

"Gold Rush" est le dernier volet sorti de la serie "Le casse", dont j'avais apprécié le premier volume, pas les autres. Il est le meilleur, et de loin.
L'attaque du train d'or est un classique du western. Il est superbement réalisé ici. Dans une ville frontière du Yukon, privative et sans loi (il y a même une guillotine active sur la place centrale), pendant la ruée vers l'or, un groupe de desperados se constitue pour voler la plus grosse pépite du monde. Le casse est organisé, préparé, puis exécuté par cette bande de vrais pros. Rien ne tournera comme prévu ; le métier de bandit est décidément difficile et décevant. Qu'on se rassure, la dernière page est un hommage bien vu à ces hors la loi insouciants qui peuplaient les western spaghettis. The show will go on.
On trouve dans "Gold Rush" tout ce qui fait les bons westerns. Il y a des bandits, un métis, un vrai salop, une vengeance, une fille belle et vénale, un chasseur de prime (courtesy of Pinkerton), un shérif pourri, une épouse indienne, de l'or, un train à vapeur. Le scénario est finement tissé, et la narration rythmée et nerveuse, ce qui fait que même la phase de recrutement de l'équipe est agréable. Les personnages sont riches (pour une BD de 64 pages) et pas monolithiques. L'ensemble forme un vrai beau récit d'aventure.
Mais c'est surtout graphiquement que "Gold Rush" est une réussite. Ce mot, souvent galvaudé prend tout son sens ici. Les personnages ont de vrais gueules (on les croirait sortis d'un film de Sergio Léone), les décors sont réalistes et travaillés, les couleurs (souvent traitées en lavis) sont belles, lumineuses, adaptées. Même les traitements informatiques ne font pas tache et ajoutent à la qualité des images (je pense à la neige tombant ou au brouillard dans la forêt par exemple) ; graphiste et coloriste apportent ici la preuve qu'on peut vraiment utiliser Photoshop ou Illustrator comme des outils de dessin et pas comme des gadgets. "Gold Rush" est sans conteste l'un des (le ?) plus beaux albums que j'ai lu cette année.
Si vous avez aimé Deadwood, vous ne pouvez pas passer à côté de "Gold Rush". C'est la même ambiance ; vous y croiserez même le double d'Al Swearengen.

L'avis d'Efelle

That's enough now, I'm tired of singing !

Le dernier mot à Ronnie Biggs et aux Sex Pistols, No one is innocent




Le casse t5, Gold Rush, Blengino, Sarchione, Pieri

Commentaires

Efelle a dit…
Ce tome a attiré mon attention mais méfiant je n'avais pas franchi le pas.
Tu as mis à mal mes préventions...
Gromovar a dit…
Si dans "bande dessinée" c'est dessinée qui t'intéresse, tente le coup.
Efelle a dit…
Allez hop, je tente.
Ceci dit le délai est du à sa disparition des rayons de la librairie spécialisée que je fréquente. Mine de rien le taux de rotation des étalages est ultra rapide.
Gromovar a dit…
J'espère que tu aimeras.
Efelle a dit…
J'ai aimé, beaucoup, un très bon moment.
http://efelle.canalblog.com/archives/2011/07/06/21557034.html