Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le
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Commentaires
--> Excellent, je ne connaissais pas mais c'est très juste.
En tout cas, ça se rapproche assez de ce qui m'a toujours effrayé dans le concept de "monstre" qui permet à l'homme de parfois échapper à la responsabilité voire au simple questionnement.
Des tueurs en série comme Ed Gein exercent très souvent une fascination morbide sur les gens (même les psychiatres qui les approchent) et pourtant la folie qui les touche est bien fondamentalement humaine.
Dans un autre registre, certains prêtent à Hitler un pouvoir quasi hypnotique, sentiment renforcé par des extraits de discours assez virulents... sauf qu'à l'époque, tout le monde ou presque s'exprimait ainsi. J'ai encore pu revoir hier une intervention du président Benes, alors que le sort de la Tchécoslovaquie est quasiment réglé, et il est curieux de constater qu'il a les mêmes intonations et la même gestuelle qu'Hitler. Pourtant le pauvre homme était bien différent.
Mais dans un cas, un comportement, une manière de s'exprimer, paraissent anodins, dans l'autre, ils servent à entretenir l'illusion d'une rupture nette entre hommes et "monstres" (sous-entendu ceux qui basculent dans une horreur dont on ne souhaite pas admettre la proximité avec ce que nous, êtres humains "normaux", parvenons à refouler la plupart du temps).
Bref, ce livre m'a l'air intéressant, il faudra que je vois ça de plus près.
Merci en tout cas pour toutes ces idées de lecture "alternative". ;o)