La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Platon dans les nuages


Sortie récente du tome 4 de la série Servitude, intitulé "Iccrins".

Tome 1 en 2006, 2 en 2008, 3 en 2011, et enfin 4 en 2014. Servitude, c’est un peu GoT en BD. Le délai hélas, mais aussi le perfectionnisme et la qualité. Plus qu’un 5 à paraître pour conclure la série. Espérons qu’il arrivera avant 2018.

La guerre continue sur la Terre des Hommes, attisée par ces drekkars esclavagistes, cachés dans leurs cavernes obscures, qui en sortent pour aider l’un ou l’autre camp. Les rois des Hommes meurent, leurs royaumes vacillent. Le pouvoir légitime est nu.
L’empereur drekkar n’est qu’une loque droguée, utilisant son peuple et son pouvoir pour nourrir sa dépendance. Un mystérieux personnage agit dans l’ombre, dresse les uns contre les autres, et sème le chaos. La révolte gronde dans l'Empire.
Comme si la situation n’était pas assez complexe, un nouveau peuple, les Iccrins, resté neutre jusqu’alors, se débarrasse de son joug et entre dans le jeu quand ces collectivistes démocrates (presque platoniciens dans leur organisation politique) découvrent avec stupeur où se niche la réalité du pouvoir dans leur société isolationniste.

Tous contre tous, à l’évidence la guerre globale qui se développe est contrôlée en sous-main par une divinité jalouse et rancunière cherchant à reprendre la place d’adoration qui fut la sienne.

Intrigues politiques, relations humaines émouvantes, superbes scènes de sacrifice ou de bataille, on cherche les défauts. En vain.
Scénario et dessin (transcendé par la colorisation si particulière de la série) sont d’égal niveau, le meilleur. Je n’ai pas envie d’en dire plus tant « le meilleur » dit le nécessaire.

Notons qu’il y a, comme dans chaque album, un addendum expliquant lexique et situation politique ainsi que la calligraphie des prophéties ou légendes.
Notons aussi, qu’une présentation utile est dispo sur le site de Soleil. On remarquera que Soleil ne sait pas lui-même qu’il a sorti un T4. Les sites des éditeurs sont toujours profondément merdiques.

Servitude t4, Iccrins, Bourgier, David

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